Pourquoi devez-vous (doucement) bercer, balancer et faire tourner plus votre bébé?
La plupart des parents comprennent intuitivement que la façon d’interagir avec leurs enfants influera sur le type de personne que ceux-ci deviendront. Ce qui pourrait vous surprendre, toutefois, c’est que les types spécifiques de stimulation qu’un enfant ressent tôt dans sa vie auront un effet sur la façon dont son cerveau se développera. Vous trouverez ci-dessous des liens intéressants que les chercheurs ont établis.
Comment bercer un enfant peut améliorer ses réflexes
On sait que les bébés aiment se faire bercer, mais il se trouve que les nourrissons soumis à des mouvements répétitifs – comme ceux lorsqu’on les berce, qu’on les fait bondir ou qu’on les fait tourner – ont des réflexes plus matures et de plus grandes capacités motrices, sont moins irritables, sont plus conscients sur le plan visuel et passent plus de temps dans un état de vigilance calme propice à l’absorption d’information sur le monde qui les entoure. Dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Science, des bébés de 3 à 13 mois ayant été soumis à des séances répétées de mouvement rotatif pendant un mois (ils s’assoyaient sur les cuisses d’un chercheur sur une chaise rotative) présentaient un développement accéléré des réflexes et des capacités motrices (en particulier, pour s’asseoir, ramper, se tenir debout et marcher) comparativement aux bébés n’ayant reçu aucune stimulation.
Des chercheurs ont présumé qu’étant donné que le système vestibulaire – le système sensoriel situé dans l’oreille interne qui nous donne notre sens de l’équilibre et de l’orientation spatiale – arrive à maturité plus tôt, il joue un rôle essentiel dans l’organisation d’autres capacités sensorielles et motrices. Par ailleurs, ce type de stimulation fournit un coup de pouce précoce qui aide les nourrissons à naviguer plus facilement dans leur environnement.
Lorsque les voix de la colère stressent l’organisme
Personne n’aime entendre ses parents se disputer, mais qui savait que les nourrissons, même ceux qui dorment, présentent des réactions distinctement négatives lorsqu’ils sont exposés à des voix empreintes de colère? Les mères de bébés de 6 à 12 mois qui ont pris part à une étude menée à l’Université de l’Oregon ont été invitées à évaluer le niveau de conflit à leur domicile. Pendant que leurs bébés dormaient, les chercheurs ont placé un casque d’écoute sur chaque nourrisson et fait jouer des enregistrements de voix heureuses, colériques ou d’humeur neutre. Tous les nourrissons ont réagi aux voix, mais l’activité cérébrale chez les nourrissons qui venaient de foyers où les parents se disputaient fréquemment était significativement plus forte en réponse aux voix empreintes de colère. De plus, l’activité accrue s’est produite dans les régions du cerveau où une altération du fonctionnement a été liée au stress émotionnel et aux troubles émotionnels observés chez l’adolescent.
Comment le soutien modifie le cerveau
Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Washington ont mesuré le niveau de soutien émotionnel qu’un groupe de 92 enfants âgés de 3 à 5 ans avaient reçu de la part de leurs soignants (essentiellement des mères) pendant que les enfants accomplissaient des tâches légèrement stressantes. Ils ont répété cette expérience une fois par an pendant six ans. Âgés de 7 à 10 ans, les enfants ont chacun été soumis à un examen d’IRM (imagerie par résonance magnétique) pour mesurer le volume de leur hippocampe, une région du cerveau qui joue un rôle clé dans l’apprentissage, la mémoire, la modulation du stress, la régulation des émotions et la navigation spatiale. Les enfants dont les mères avaient offert un niveau de soutien supérieur présentaient un hippocampe plus volumineux, soit près de 10 pour cent supérieur à celui des autres enfants.
Chez les adultes, des études ont montré qu’un hippocampe de volume plus important est associé à une meilleure résilience psychologique (par exemple, rétablissement après un état de stress post-traumatique) et à une meilleure mémoire spatiale. Les hippocampes de petit volume, en revanche, étaient associés à la dépression et à la maladie d’Alzheimer.
Accent sur les premières expériences
Un point à retenir de toutes ces études, c’est que les premières années de vie sont primordiales. Les bébés naissent avec presque toutes les cellules cérébrales dont ils auront besoin pour le reste de leur vie (environ 100 milliards de cellules, au cas où ça vous intéresserait de le savoir). Au cours des premiers mois et des premières années, ces neurones forment des branches, une sorte de réseau s’apparentant à une toile dans lequel circulent des messages d’une région à une autre du cerveau. Cette connectivité permet des fonctions cérébrales de plus en plus complexes. En bref, plus ces voies sont stimulées, plus elles se renforcent. C’est la raison pour laquelle le type de stimulations auxquelles votre enfant est exposé est si essentiel dans son développement.